Vous mentez, madame Ghazal!
Personne au «Journal» n’a dit à Kim Thúy de se taire!
Martineau
Permettez-moi de revenir sur ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Kim Thúy».
L’écrivaine chouchou des Québécois qui est tombée en désamour avec le Québec à cause de notre supposé discours «anti-immigrant»...
Faire taire Kim Thúy?
Voici ce qu’on a pu lire dans La Presse:
«La députée Ruba Ghazal, cheffe parlementaire de Québec solidaire, affirme avoir eu un choc en lisant les chroniques publiées dans Le Journal de Montréal critiquant les sorties de Kim Thúy sur l’immigration.
«Je pense qu’un pas a été franchi, dit-elle. L’idée de dire “arrête de critiquer le Québec et tais-toi” était déjà présente. Mais le faire de façon aussi frontale, en visant une autrice qui a contribué à construire la culture québécoise?»
Mme Ghazal, vous mentez.
Relisez les textes qui ont été publiés sur les propos de Kim Thúy dans Le Journal de Montréal.
Ceux de Sophie Durocher (16 septembre), Mathieu Bock-Côté (17 septembre) et moi-même (18 septembre).
Aucun de nous trois n’a dit à Mme Thúy d’arrêter de critiquer le Québec et de se taire.
Aucun.
Vous faites de la désinformation.
Nous avons seulement critiqué (fermement mais poliment) les propos de l’écrivaine, en démontant ses arguments.
C’est interdit?
Ça s’appelle, Mme Ghazal, un «débat».
On n’aime pas les débats, à QS? On veut que tout le monde pense pareil et penche du même bord?
Tout désaccord est perçu comme une «attaque frontale» contre la liberté d’expression?
C’est drôle, on croirait entendre Trump. «Tous ceux qui me critiquent sont des salauds!»
Pour diaboliser les gens qui émettent des critiques légitimes envers les propos de madame Thúy, vous les mettez dans le même sac que les idiots qui scandent des slogans haineux.
Stratégie vieille comme le monde.
«Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.»
Quand on veut faire taire les critiques, on dit qu’ils sont racistes et violents. Comme ça, on est sûr qu’ils ne diront plus rien.
Qui veut faire taire «l’autre côté», Mme Ghazal?
Le débat est l’un des fondements de la démocratie.
Vous devriez essayer ça, à QS. Débattre. Confronter des idées opposées.
Vous ne croupiriez peut-être pas tout en bas dans les intentions de vote avec un maigre 7%.
Des faits documentés
Le 1er juin dernier, l’économiste réputé Pierre Fortin a déposé un mémoire sur les conséquences de l’expansion accélérée de l’immigration pour le Québec.
Pierre Fortin n’est pas un scribouilleur de graffiti ou un semeur de haine.
Son CV est long comme votre bras.
Professeur émérite de sciences économiques à l’UQAM. Membre de la Société royale du Canada. Chevalier de l’Ordre national du Québec. Ex-président de la Société canadienne-française de science économique et de la Canadian Economics Association. Ex-conseiller économique principal du premier ministre du Québec. Docteur en sciences économiques de l’Université de Californie à Berkeley.
Etc.
M. Fortin est clair.
L’expansion accélérée de l’immigration a aggravé la pénurie de main-d’œuvre, fait diminuer les salaires et le niveau de vie moyen des Québécois, déséquilibré le secteur du logement et diminué de façon significative l’usage du français.
Le rapport de Pierre Fortin fait 57 pages.
Ce n’est pas une attaque contre les immigrants.
Mais une analyse détaillée des conséquences de l’immigration massive.