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Québec fait détester le français

GEN-ÉCOLE-ENSEIGNEMENT
JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI

Le gouvernement du Québec a publié mercredi les résultats des élèves de 5e secondaire à l’épreuve de français écrit de 2024. 

Surprise! Les élèves du secteur privé réussissent beaucoup mieux que ceux du public. Les écoles privées affichent des taux de réussite de 85,5% tandis que les écoles publiques se contentent d’un maigre 66,7%.

Bien entendu, certains pédagogues expliquent que les écoles privées écrèment les meilleurs étudiants, etc. Le discours est bien connu et il n’est pas utile de le repérer ici.

Cependant, si les écoles privées attirent les meilleurs élèves, comment expliquer qu’en sciences, les écoles publiques aient très bien performé, atteignant un taux de réussite de 83,2% (contre, il est vrai, 96,6% au privé)?

Le problème n’est peut-être pas là où l’on cherche en général.

Programme inepte

Disons-le sans détour, le programme de français du ministère est inepte. Il ennuie mortellement les élèves.

Plutôt qu’un vrai cours de français, il s’agit d’une sorte de cours d’orthographe et de grammaire avec redoublement obligatoire.

Car voyez-vous, pour le ministère, les élèves sont bêtes ou à tout le moins inattentifs. Tous les deux ans, en français, la matière est reprise avec quelques approfondissements, comme si l’élève redoublait.

Mais il y a pire. Pendant les 11 années du primaire et du secondaire, les cours de français portent presque exclusivement sur la grammaire et l’orthographe. Une partie certes essentielle d’une formation en français, mais qui est particulièrement ennuyeuse, en plus d’être très répétitive.

Or, cette partie du cours n’est que technique. Un véritable cours de français devrait être centré sur des auteurs et des œuvres littéraires. Il devrait inciter les étudiants à aborder divers thèmes avec passion.

C’est ce que font les professeurs de français de la plupart des écoles privées. Ils enrichissent le programme de français.

Cours d’anglais plus attrayants

En comparaison, les cours d’anglais avancés, par leur contenu, sont plus attrayants et plus intéressants que ceux de français.

Plus stupide encore, le programme de français du gouvernement du Québec force les professeurs à enseigner aux élèves une recette pour écrire leurs textes.

Recette pour écrire

Une recette obligatoire qui aboutit à des textes le plus souvent répétitifs et niais, mais combien faciles à corriger.

Si des chroniqueurs s’avisaient d’utiliser cette recette ministérielle, ils perdraient leurs lecteurs en quelques semaines.

Mais à quoi bon argumenter avec le ministère de l’Éducation? Il est noyauté par des pédagogues qui pour la plupart semblent ignorants en littérature.

Il suffit d’ailleurs de regarder les cours de français des départements de science de l’éducation pour réaliser que les professeurs ne reçoivent pas la formation requise pour bien enseigner autre chose que l’orthographe, la grammaire et une recette de rédaction de texte.

Heureusement, au public comme au privé, plusieurs enseignants sont en partie des autodidactes. Ces passionnés du français sont très respectés dans les écoles privées, mais souvent déconsidérés dans les écoles publiques.



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