«Nous sommes considérés comme des ennemis»: en Israël, des citoyens arabes interdits d'accès aux abris anti-missiles

Avec notre envoyé spécial à Jaffa, Nicolas Rocca

À Ramat Gaan, en banlieue de Tel Aviv, un homme accuse dans une vidéo son voisin de l'avoir empêché d'entrer dans un abri car il était arabe. Dans le nord d'Israël, une infirmière assure, elle aussi, que certains de ses patients lui ont réservé le même sort, et pour le même motif. Enfin à Jaffa, un scénario similaire s'est répété, alors que l'Iran répond aux bombardements israéliens par l'envoi de missiles et de drones.

« Il y a eu un cas où des gens habitant dans un immeuble ancien se sont vu refuser l'accès à un abri situé dans un immeuble neuf et à qui l'on a dit directement : ''On ne veut pas d'Arabes'' », rapporte ainsi Abed Abu Shehaded, un représentant de la communauté palestinienne de Jaffa. « Souvent, les gens nous voient comme des citoyens de seconde classe. Mais je pense que dire que nous sommes considérés comme des ennemis est plus juste », poursuit cet ancien conseiller municipal.

Autrefois l'une des plus grandes villes arabes du Proche-Orient, Jaffa est aujourd'hui considérée comme une ville mixte, ces centres urbains où les Palestiniens disposant de la citoyenneté israélienne cohabitent avec les Israéliens juifs. « En habitant dans ces villes, on s'habitue au racisme quotidien qui ne fait que s'amplifier par temps de crise. Mais alors qu'ici, cela n'avait jamais été une question de vie ou de mort, maintenant c'est le cas », déplore encore Abed Abu Shehaded.

Le gouvernement israélien a annoncé le déploiement de 1 000 abris temporaires en bord de routes, sans préciser où ils comptaient les installer.

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