Les Retailleau, les Bardella, par cynisme, choisissent cette stratégie des yeux secs. On vous sort des graphiques, des choses qui font sérieux, pour éviter toute identification. On les voit parler d’immigration, souffler sur les mêmes vieilles braises qui attisent la « peur de l’autre » comme un réflexe. Mais ce n’est même plus de la peur. L’autre n’existe plus. On ne se met pas à sa place. On ne se demande jamais ce que ça nous ferait de quitter notre terre, notre langue, notre culture, pour aller tenter l’avenir ailleurs. La déchirure et le danger, l’inconnu que ça représente. A quel point on devrait soutenir ceux qui tentent cette odyssée au lieu de les désigner comme des coupables, des menaces. Alors qu’on traite de plus en plus les exilés comme une monnaie d’échange, une marchandise négligeable (comme récemment entre la France et l’Angleterre), tentons ici de prendre le contrepied de ce récit avec trois films. Comprendre véritablement ce qu’implique l’exil.
Victor Hugo écrivait dans les Contemplations : « ah insensé qui crois que je ne suis pas toi ! ». Cette phrase est un remède à l’indifférence qui ronge notre époque.
Pour l’illustrer, nous allons croiser le regard des déracinés et raconter leur histoire. Ce que tous les éditocrates éviteront soigneusement pour continuer de ne pas offenser la main qui les nourrit. Ils iront toujours dans le sens des préjugés qui triomphent en tête des sondages. Alors comme ça on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ? Ce n’est pas une question de le pouvoir ou non. Moralement, on le doit voilà tout. Parce que les épreuves qu’ils traversent pour atteindre nos rivages doivent être considérés et honorés. Ça devrait être notre preuve d’humanité et de solidarité la plus évidente.
On va ressentir à travers trois films ce que signifie l’exil. Démasquer l’indignité des discours qui les humilient, quand ils sont des exemples de courage. Et plus profondément reconnaitre en eux des semblables, des frères. Renverser le récit avec des récits.
Comment on se construit quand on hérite d’une mémoire qu’on ignore, quand on est de la seconde génération ? Comment porter le deuil d’une terre qu’on n’a jamais connue ailleurs que sur les vieilles photos ? Comment comprendre la poésie d’une langue que nos parents parlaient et pas nous ? Comment renouer avec ce fil ?
Ces derniers temps on a entendu parler du concept de créolisation, le fait que nos identités nationales seraient en réalité composées de bien des horizons différents. Notre âme est composée d’ailleurs. Ce premier film c’est l’histoire d’une fille née à Paris qui sonde les souvenirs de sa mère. Cette dernière a quitté les rives du Lac de Tibériade en Palestine pour devenir actrice. Ça s’intitule Byebye Tibériade, de Lina Soualem, et c’est disponible sur Arte.
Les enfants parfois veulent briser les silences, entendre le passé et les poèmes qu’ils contiennent, retrouver en eux la voix de leurs ancêtres. Raviver les douleurs d’une blessure originelle. Pour tisser le lien avec ce non-dit qu’ils ressentent, cette part d’eux-mêmes qu’ils ignorent. L’exil porte en lui une amnésie qui rejaillit sur les générations suivantes.
Quand on parle de docs depuis suffisamment longtemps, on voit des ponts entre eux. Ce sont toujours des images pour lutter contre l’oubli. Une superstition ancienne disait que la photographie volait un peu de l’âme de ceux qui y sont représentés. Il y a cette prétention de mémoire et d’éternité, se dire que si les gens meurent, les endroits disparaissent, on gardera leurs traces dans l’éternel présent d’une pellicule. Dans les films de famille il y a de ça aussi, inscrire des souvenirs. Se dire « ça a été ». On lutte contre la disparition des témoins et des lieux. On réunit les racines dispersées.
En regardant ce film, on éprouve tout ce qui a été perdu en 1948. Lorsque la famille est expulsée de Tibériade. Quand les aieux ont eu le destin brisé et que celui de leurs descendants a commencé, dans une rupture originelle. Une vie d’exode étrange en quête d’une nouvelle terre hospitalière et d’un nouveau départ. Les expulsés ont dû tout recommencer dans la perte totale du monde qu’ils connaissaient. Ce chagrin fonde leur nouvelle vie. Les questions restent sans réponses face à l’absurde de l’histoire. Leur sol s’est dérobé sous leurs pieds, il a fallu survivre.
Ils vous guette dans les silences, les deuils que vous ne comprenez pas. Dans les poèmes de sa mère que cette fille découvre. Les sons évaporés et les musiques douces, les anciennes caresses qui dormaient dans les mots. Tout ce qu’on ne dit pas et l’origine des larmes. La nostalgie des bonheurs d’avant les destins brisés de Tibériade. Quand une famille entière est morte une première fois. On ne se remet jamais des blessures de ce passé.
Les mémoires sont en ruines, les filles de trois générations tentent d’en revisiter les vestiges. Les souvenirs ressassés sur les vagues du lac. Les généalogies interrompues. Il s’agit de transmission. Les anecdotes, même celles qui font rire aux éclats, deviennent des temps retrouvés. Des mystères résolus. Effacer la distance entre elles et leur passé. Car la douleur affleure dans un appel à la grand-mère laissée au pays. A quoi ressemble ce monde dont le regard des vieux est endeuillé ? Eux qui ont connu une guerre qui éclata alors qu’ils n’avaient pas seize ans. Les drames qu’ils contiennent et dont leurs enfants n’ont pas idée mais gardent la douleur.
Cette fille et sa mère reviennent sur les lieux du passé et dans les appartements vidés de leurs souvenirs. Les murs sont bien souvent indifférents aux destins qu’ils abritent. Celle qui part aura toujours ce doute. Elle voulait être actrice, connaitre une autre vie. Quitter les siens, sa grand-mère. Elle retrouve des vieilles photos dans des boites, des bracelets mystérieux, des objets qui la relient à ses disparus. Mais les exilés au fond portent toujours la culpabilité du départ.
La mère a tenté de rétablir le lien avec ses aïeux à la naissance de son enfant. C’est comme une réconciliation avec la famille. Peut-être qu’il y a quelque chose qui nous relie plus fort à nos parents quand on le devient à notre tour. Quand on ne rêve plus d’être une page blanche mais une continuation. Quand on n’est plus seuls comme dans l’enfance et la jeunesse. Quand on prend conscience aussi de l’époque, du chaos qui nous entoure. Avoir le courage d’un retour après avoir eu celui d’un départ. La mère doit aller au bout d’une forme de deuil.
Arrive un moment de l’existence où on s’aperçoit qu’on ne connait pas forcément le monde de ses parents. On entend la jeune Lina en voix off le découvrir, tentant de comprendre et de résoudre les mystères dans le regard de sa mère. Au fond, on ne s’arrête jamais vraiment pour regarder nos mères, on ne les voit que par rapport à soi. Les découvrir comme des femmes qui existent hors de nous, leurs enfants, c’est également l’objet de ce film.
Sa mère a été celle qui a rompu la tradition et la continuité. Les mariages qui réunissent la famille et les villages entiers. L’ombre des terres dont ils ont été expulsés plane sur les images des grandes fêtes. Un pays disparu sonne aussi la fin de l’unité des familles qui y vivaient. Les militaires et les contrôles routiers pèsent sur la vie des villes. Le pays natal devient inhospitalier même pour ceux qui y ont toutes leurs attaches. C’est l’origine de l’exil. Cette respiration qu’on espèrera plus facile ailleurs. C’est aussi une histoire d’émancipation pour échapper au patriarcat et au destin tout tracé.
On voit le malaise sur les images des vieilles fêtes, le regard triste et perdu de cette femme qui cherchait sa liberté. Si différente de ses sœurs et des conventions auxquelles elle ne se pliait pas. Elle commettait le crime de préférer son métier de comédienne à sa famille. S’exiler pour tenter de s’appartenir. Mais toujours cette mère portera la trace de sa rupture, le déchirement de son envol.
C’est dur de retrouver son unité et sa cohérence quand on a tout quitté. Peut-être que c’est avoir le courage d’échapper à sa condition aussi, à tout ce qui nous empêchait. Les exilés tentent d’atteindre ce qu’ils rêvent de devenir. Et de chasser les démons de leur histoire. Les réfugiés doivent s’en inventer une. Dans le monde et en eux. Avant de se reconstituer peut-être, dans le regard de leurs enfants. Et trouver enfin la force des retrouvailles et la nostalgie des anciens parfums.
Parfois un film fait vivre une expérience. Il nous fait ressentir immédiatement une réalité que l’on contemple habituellement de loin. On entend parler des exilés qui s’entassent sur des canaux de fortune pour traverser la méditerranée. On voit les politiques qui jouent les gros bras, qui ferment leurs frontières pour s’attirer à bon compte les faveurs de leurs opinions publiques. Parfois la photo d’un enfant mort sur nos rivages nous réveille quelques jours, jamais davantage.
Mais les images d’un film, on les reçoit, on les ressent, c’est ce qui fait la force du cinéma documentaire. On dit souvent qu’il a une valeur pédagogique, c’est vrai on y apprend des choses. Mais plus profondément, je dirais qu’il a valeur de souvenir, et quand on a saisi grâce à lui une part de réalité, il devient intime et personnel comme une part de nous. C’est ce que j’ai éprouvé en découvrant ce film, Save our souls, de Jean-Baptiste Bonnet. Il est visible en salles. Et il est magnifique.
Il fait le pari du temps long et de l’image nue, sans commentaire. Alors la distance est abolie et le spectateur devient témoin à bord du bateau. Au début, on scrute l’horizon et il n’y a rien. On voit des gens se relayer aux jumelles, interroger le silence et les éclats de lumière qui scintillent sur la mer. La tension monte doucement. Dans l’appréhension de l’inconnu et des périls qui s’annoncent.
On voit au loin un bateau qui s’approche. C’est celui des garde-côtes et sa sirène hostile s’élève malgré la protection des eaux internationales. Il s’approche comme une menace étrange, presque absurde. Cette scène dit notre monde à la fois terrible et ubuesque. Où on tire sur ceux qui tentent de porter secours. Devant ce moment on songe à la flottille de la liberté. Et à toute notre réalité qui fonctionne à l’envers.
Ils ont embarqué sur ce bateau « l’ocean viking » pour recueillir ces gens en péril sur leur canot à moitié dégonflé. Mettre fin, au moins temporairement à une forme de chaos. On devine l’angoisse et l’attente de ceux qui dérivaient. Les activistes sont là pour les traiter avec considération, leur rendre leur dignité. Songez à ce qu’il y a dans ces mots « porter secours », et à quel point il est rare de voir des gens se montrer à la hauteur de ça.
On voit avec ce film pourquoi les exilés se noient dans la mer. Ils embarquent sur des bateaux qui coulent et ils meurent dans l’indifférence du monde entier. Beaucoup n’arrivent pas au bout de leur périple. Et le pire est que nos gouvernants bien souvent s’en félicitent implicitement. C’est ça la réalité effective du racisme. Ce n’est pas une opinion, c’est une indifférence criminelle et une condamnation à mort. Prétendre que ces gens doivent rentrer chez eux, c’est nier toute la force du désespoir qui les a incités à partir.
Sur le bateau qui les sauve, on demande leur nom aux naufragés. Leur histoire en détails. On les soigne. On fait attention à eux, à hauteur d’hommes et de femmes. On leur rend leurs mots en même temps que leur intégrité. Sans doute y aura-t-il des bonnes âmes pour dire que c’est trompeur, que ça ne sert à rien, que c’est une goutte d’eau qui ne règle rien à un problème généralisé. Mais ce n’est qu’un prétexte à la résignation. A la lâcheté. Les lâches brandissent tous le même slogan, ce bouclier de bonne conscience où il est écrit « on ne peut rien y faire ». Un adage dit pourtant que sauver une vie, c’est sauver l’humanité entière.
Dans les témoignages que l’équipage recueille, la violence et l’horreur sont audibles. On entend les autorités qui n’ont pas de limites. Ces dangers qui les guettent partout, les passeurs qui les dépouillent ou les flics corrompus qui les arrêtent, les prisons qui les torturent. Leur voyage est jalonné de traumatismes. Au fil du film qui avance et de la confiance qui grandit, leur parole se libère. Comme si en parlant enfin, ils prenaient la mesure de ce qu’ils ont vécu.
Ce monde-là ne fait pas la une des journaux. Pourtant la vraie insécurité, ce sont eux qui la subissent. On les maltraite. On les bat. On les insulte et on ne les paye pas quand ils travaillent. Souvent ils meurent. Alors on comprend le soulagement de cet homme qui dit qu’il est heureux de se sentir enfin en sécurité. Ce que nous tenons pour acquis, du bon côté de nos frontières. Tout est survie dans ce que cet homme décrit. Un rapport au réel qui ressemble à un cauchemar dont il cherche à s’échapper.
Ce doc est fort de ces témoignages. Toutes ces embuches dont ils réchappent de peu pour prétendre à un avenir. Ils ont vu l’humain dans ce qu’il pouvait avoir de pire. Sur le bateau ils ont la place de s’épancher. Il s’agit de sauver aussi les âmes comme le dit le titre « save our souls ».
Plus loin un jeune homme dira même que sa mère a été violée sous ses yeux. On discerne la sidération dans la voix de son interlocuteur. On est confrontés à l’inconcevable. Mais il a vécu ça, traversé ça. C’est à se demander comment il tient encore debout. Ce genre de choses arrive, là de notre vivant et dans notre présent qui crée ces martyrs. Être terre d’asile, ça serait incarner une forme de rédemption, de consolation, d’espoir. L’idéal est noble. Dommage qu’on l’honore si mal.
Il s’agit simplement pour eux de se faire un avenir, pour élever leurs enfants. Leur odyssée douloureuse est toute entière tournée vers des cieux plus cléments où ils pourront vieillir en paix. Est-ce qu’à leur place, j’aurais le courage d’aller tout recommencer ailleurs ? Dans les limbes et sur ce bateau, ce film permet d’entrevoir un peu de leur passé et un peu de leurs rêves. C’est sans doute un répit, avant le mauvais accueil qui leur sera fait en accostant.
Le cinéma n’est pas fait de genres qui ne communiquent pas. Parfois, la fiction pose un regard si implacable sur la réalité qu’elle la met en lumière avec la même force qu’un documentaire. Elle est rare cette prise de conscience qui sonne comme un coup de poing, mais il faut lui rendre hommage quand on la rencontre.
C’est ce qu’on ressent en découvrant le film L’Histoire de Souleymane, de Boris Lojkine. Ce Paris-là, c’est celui qu’on connait et qu’on ne voit jamais au cinéma. Celui des métros, des RER. Celui des livreurs uber, de cette lutte des classes incarnée dans nos rues. Ceux qui livrent les repas et les autres qui les bouffent. Et ces gens qui viennent de loin, exploités jusqu’à la moelle pour servir des victuailles aux bourgeois. Ceux-là n’ont plus même l’énergie de sortir de chez eux et de briser leur bulle pour se confronter au monde dont ils profitent.
Après leur traversée, les exilés tombent souvent dans les griffes de nouveaux racketteurs. Ils vont payer pour louer un compte Uber à un usurier d’un nouveau genre. Il profitera de leur absence de papiers pour soutirer une bonne partie de leur salaire. C’est cette corruption généralisée qu’on découvre, ce business sur le dos des plus nécessiteux, ceux qui n’auront aucun moyen de protester, ni de se défendre. Le vrai visage de l’uberisation.
Ce film raconte une course pour la survie, pour avoir le droit d’être là, pour récupérer et même quémander des droits qui devraient être des évidences. Après le cauchemar de l’oppression dans leur pays d’origine, ils connaissent celui plus insidieux d’une administration qui les exclut. C’est une existence de funambule au-dessus du précipice. Au moindre accroc, même anodin, Souleymane risque de tout perdre. L’erreur n’est pas permise car elle devient immédiatement une question de vie ou de mort. C’est l’illustration parfaite de la précarité.
Au pays, il y a sa mère, malade. A la charge de cet homme au téléphone à qui il doit envoyer de l’argent pour payer son traitement. Et c’est là qu’on réalise : Souleymane et ses semblables se retrouvent pris au piège d’un système organisé, mafieux, un capitalisme sans règles. Ils deviennent des travailleurs corvéables à merci, sans recours, des esclaves modernes dont les revenus sont là pour perpétuer leur asservissement. On profite d’eux et de leur labeur jusqu’à ce qu’ils s’épuisent. Ils sont des ombres à notre service, des silhouettes qu’on enjambe. Des galériens aux oubliettes, des victimes désignées d’office que personne ne viendra secourir.
Il suffit d’un rien pour que la machine se grippe, une commande refusée parce que le paquet est endommagé car le client est roi. Un feu rouge grillé dans la nuit parce que Souleymane révisait le récit qu’il devait connaitre par cœur pour obtenir le droit de rester en France. C’est une vie toujours tournée vers le coup d’après, toujours à anticiper un avenir incertain, se prémunir contre la tuile qui peut lui tomber dessus à chaque instant. Son existence est tributaire d’un risque perpétuel. Les rue de Paris deviennent un dédale où il se débat en quête d’une sortie.
Où vivent ces hommes? Où dorment-ils ? En lisière et en banlieue, à l’abri de nos regards. La solitude leur devient un luxe inaccessible. Tout est fait en groupe. Ils s’entassent dans des bus en fin de soirée, pour une place dans un lit superposé. Le soir, tard, on voit le héros enlever enfin ses écouteurs, ne plus être relié à ce téléphone qui le flique et qui est sa ligne de vie.
Le fait est que l’existence qu’ils trouvent ici est aussi précaire que celle qu’ils ont quittée. Je ne sais pas s’ils s’attendent à se heurter à nos imperturbables préjugés, s’ils ne sont pas victimes eux aussi des paravents de nos récits, ceux qu’ils voient dans les livres, les films ou sur les réseaux. Ce film montre ce que vaut réellement notre accueil. Ce qu’ils trouvent au bout de leur odyssée : cette exploitation de l’humain par l’humain et ces abus dont tout le monde se fout. Il a morflé le pays des droits de l’homme.
Au bout du chemin de l’exil, il y a cette identité à reconquérir. Ce lien rompu avec le passé, on passera sa vie à s’en remettre. Parfois, il faudra des générations à guérir cette blessure. Parce qu’être exilé, c’est être un intrus, un étranger, celui qu’on expulse, celui qu’on exploite. C’est devoir sans cesse fournir la preuve de son humanité.
Du lac de Tibériade aux canots surchargés dérivant sur la mer, jusqu’aux rues de Paris, c’est l’inconscient du monde qui nous saute à la gorge dans ces trois films. Il serait temps d’ouvrir les yeux sur le sort qu’on réserve aux exilés. Se dire qu’on en est tous responsables. Les frontières sont en nous, il serait grand temps de les balayer.
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Blast, le souffle de l’info