Il faut se protéger contre la mauvaise qualité d’air liée aux feux de forêt
Un incendie s'est propagé rapidement dans un champ de foin de Saint-Paul, au Nouveau-Brunswick, le 8 août 2025. Il est maintenant maîtrisé.
Photo : Facebook : Service d'incendie Saint-Paul
De nombreux feux de forêt brûlent dans l’est du pays et le temps sec n'aide en rien la situation, qui peut avoir de graves impacts sur l'environnement et la santé en raison de la fumée générée par les incendies.
Selon le président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), André Bélisle, il est donc important de prendre des mesures pour se protéger des effets néfastes liés à la mauvaise qualité de l'air causée par les feux.
Même si tous ne réagissent pas de la même façon aux particules fines relâchées dans l'air lors d'un feu, celles-ci peuvent causer des problèmes de santé lorsqu'elles entrent dans les voies respiratoires.
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Là, ça devient quelque chose qui est extrêmement dérangeant pour les poumons, le cœur et le système cardiovasculaire, mais aussi pour les yeux
, dit André Bélisle. Ça dérange quand on a des épisodes comme on a vécu, et à répétition.
D’un point de vue physique, la mauvaise qualité de l’air va déranger beaucoup plus les gens qui ne sont pas en bonne santé.
Les personnes les plus fragiles, généralement les personnes âgées ou les enfants en bas âge. Ça inclut aussi bien sûr les personnes qui ont des problèmes pulmonaires ou cardiaques
, énumère André Bélisle.
Plus tôt cette semaine, la fumée des feux de forêt dans les Prairies a donné lieu à une nouvelle vague d’avertissements et à des bulletins spéciaux sur la qualité de l’air dans tout le pays.
Photo : Lieutenant Robynn Still
L’exposition au smog peut ainsi augmenter les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’allergies, de cancer, ainsi que de problèmes cardiaques et pulmonaires.
Ça peut carrément amener les gens à l’hôpital
, note André Bélisle. Il y a une augmentation de 10 à 15 % d’affluence dans les urgences d’hôpitaux après le troisième jour d’un épisode de smog. Ça, c’est les gens qui sont déjà fragiles, si on veut.
À long terme, les impacts de cette exposition à la mauvaise qualité de l’air peuvent être nuisibles, particulièrement pour les personnes avec des problèmes pulmonaires.
Au Nouveau-Brunswick, un feu de forêt dans la région de Miramichi de 160 hectares ne montrait aucun signe de faiblesse, samedi avant-midi.
Photo : Facebook Nancy McEachern
À cela s’ajoutent aussi les gens qui n’avaient pas nécessairement de problème, mais qui, tout à coup, commencent à développer des allergies ou des symptômes, ajoute-t-il.
Tout va dépendre d’une personne à l’autre
, résume André Bélisle. Quand les gens ne sont plus capables de garder les yeux ouverts parce que ça picote trop, il y a un problème.
Selon Santé Canada, les symptômes les plus récurrents de la pollution atmosphérique sont la fatigue, les maux de tête ou les vertiges, la toux et les éternuements, la respiration sifflante ou les difficultés à respirer, un surplus de mucus dans les narines ou dans la gorge, ainsi que la sécheresse des yeux, des narines, de la gorge et de la peau.
Évitez de respirer les polluants
André Bélisle indique qu'il est important d'éviter de sortir lors d'un épisode de smog.
Ça veut dire que si on a un épisode qui se prolonge, ben essayer le moins possible d’être à l’extérieur.
La deuxième règle est d’éviter de faire de l'exercice à l'extérieur.
Restez à la maison, évitez de faire du sport, de courir, de faire du vélo dans les périodes où c’est le pire
, résume-t-il.
À l’intérieur du foyer, quelques préventions sont aussi à prendre. En plus de fermer ses fenêtres, il est recommandé d’avoir de l’air filtré pour que les particules néfastes soient éliminées.
Il faut aussi faire partie de la solution. Il ne faut pas, durant cette période-là, continuer à utiliser l’auto
, note André Bélisle.
Terre-Neuve compte six feux de forêt actifs sur son territoire, dont celui de Chance Harbour qui est désormais maîtrisé, photographié ici le 14 juillet.
Photo : Ryan Pitts (Pitts Stop Garage) via Reuters
Ouvrir la discussion sur les changements climatiques
En plus de conséquences physiques, André Bélisle note que la santé psychologique de certains individus peut souffrir des épisodes prolongés de smog.
Tout ça amène un lot de stress psychologique parce que les gens voient la fumée. À trois jours, ils savent que ce n’est pas normal. Ils savent aussi qu’on parle de crise climatique, de réchauffement de la planète. […] Et on entend dire qu'il faudrait augmenter la production de pétrole et en consommer
, lance-t-il.
La fumée générée par les feux dans les forêts de l'Ouest canadien détériore la qualité de l'air dans les Prairies, en Ontario et au Québec. Elle s’est même propagée jusqu’en Europe et aux États-Unis.
Photo : afp via getty images / ANDREJ IVANOV
Selon André Bélisle, il est temps d’avoir une réflexion sérieuse
concernant le changement climatique, l’augmentation de la consommation de pétrole et les conséquences de la pollution de l’air.
On est mûrs pour un changement, parce que ça ne va pas s’améliorer, la crise climatique. Ce n’est pas juste un petit clin d’œil. C’est quelque chose qu’on va devoir vivre et supporter pendant longtemps
, avance-t-il.
Avec des informations de Votre samedi