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Volodymyr Zelensky, à La Hague (Pays-Bas), en marge du sommet de l’Otan, le 24 juin. (Photo : OMAR HAVANA / Getty Images via AFP) ActualitéDu t-shirt kaki au simili-costume, Volodymyr Zelensky change de tenue et ce n’est pas un détail
Lors du sommet de l’Otan, organisé à la Haye (Pays-Bas) les 23 et 24 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est apparu vêtu d’une veste similaire à une veste de costume. Un changement qui est loin d’être anecdotique.C’est peut-être un détail pour vous mais, pour lui (et d’autres !), cela veut dire beaucoup. Depuis le mois de février 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a largement fait évoluer ce que les Instagrammeurs décriraient comme « son outfit », à savoir sa tenue vestimentaire. Une évolution qui, évidemment, n’a rien d’anodin. « Dans les milieux de pouvoir, il y a des codes et, comme dans tous milieux, quand on casse les codes, ça ne peut pas se faire sans la volonté de vouloir dire quelque chose », explique à L’édition du soir Ariane Ahmadi, conseillère en communication et présidente du cabinet Kerman Consulting.
Du costume au t-shirt kaki
Pour mieux comprendre, petit retour en arrière. La collection « Temps de paix » de l’ancien humoriste, étrennée jusqu’aux derniers jours de février 2022, était on ne peut plus classique : costume noir ajusté, cravate sage et barbe rasée.
Volodymyr Zelensky, lors d’une conférence de presse à Berlin (Allemagne), en juillet 2021. (Photo : GETTY IMAGES EUROPE VIA ARCHIVES AFP) Mais en février 2022, le lancement par Vladimir Poutine d’une « opération militaire spéciale » en Ukraine chamboule l’ordre géopolitique mondial et, en passant, la garde-robe du président Zelensky. Celle-ci devient presque uniformément kaki, et semble alors uniquement composée de t-shirt. La barbe, elle, a poussé. Le président a alors presque l’air d’un soldat revenant du Donbass. Ce qui est précisément le but.
« Il y a plusieurs messages, précise Ariane Ahmadi. Il y a d’abord une ambition de proximité dans laquelle Zelensky dit aux Ukrainiens : “Je vis cette guerre à vos côtés”. Le second message, c’est de dire : “Je suis un homme de combat”, qui se bat aux côtés de son peuple et pas seulement quelqu’un qui soutient le combat d’une manière verticale. Et il y a un élément d’identification : l’idée c’est que la population ukrainienne reconnaisse quelqu’un qui lui ressemble. »
Volodymyr Zelensky avec Olaf Scholz, alors chancelier allemand, à Kiev (Ukraine), en juin 2022. (Photo : GETTY IMAGES EUROPE VIA ARCHIVES AFP) Des sweats plus « habillés »
Aux t-shirts à manches courtes, qui signifient implicitement que le président est « les mains dans le cambouis », succédera bientôt, dans certaines occasions, un sweat-shirt. Celui-ci est toujours kaki mais est probablement jugé plus « habillé ».
Jill Biden, Volodymyr Zelensky et Joe Biden, à la Maison Blanche, en décembre 2022. (Photo : LENIN NOLLY / NurPhoto via AFP) Puis, le temps passant, le président ukrainien va de nouveau faire évoluer son apparence, pour la rendre plus sobre. Certes, le t-shirt kaki fera encore, au sens propre comme au figuré, de la résistance quand son propriétaire se trouve en Ukraine, et notamment lorsqu’il participe à des réunions militaires depuis son bureau.
Report by Chief of the Defense Intelligence of Ukraine Kyrylo Budanov. Lots of details about the situation in Russia and its defense industry. We’re aware of the aggressor state’s key vulnerabilities and will strike accordingly to defend our state and people, as well as to… pic.twitter.com/SsU5xqVBKy
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 22, 2025Mais, pour les grands rendez-vous, Volodymyr Zelensky opte alors pour un sweat noir. « Le noir, cela peut paraître basique mais c’est vrai : c’est la gravité, et c’est aussi la couleur de deuil. Le message c’est : le conflit s’enlise », explique Ariane Ahmadi.
Pour le président ukrainien, délaisser ses t-shirts et sweats kaki est aussi un moyen de « quitter un peu le costume de chef de guerre pour aller vers une deuxième stature : celle de quelqu’un qui porte la gravité de la guerre mais qui n’est plus quelqu’un comme un autre ». En quelque sorte, le noir représidentialise Volodymyr Zelensky.
Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, à l’Élysée, en octobre 2024. (Photo : LUDOVIC MARIN / ARCHIVES AFP) Le 28 février 2025, cette évolution, pourtant notable, avait toutefois été jugée insuffisante par un journaliste d’un média trumpiste qui, lors du guet-apens tendu au président ukrainien dans le bureau ovale, s’était demandé si l’ancien acteur « possédait un costume ».
Le presque costume
Au risque d’enfreindre une règle journalistique de base, affirmons ici sans preuve que, oui, le président ukrainien possède probablement des costumes. A minima, ceux portés avant le conflit. L’heure de les ressortir des placards n’est probablement pas encore venue.
Mais elle le sera peut-être bientôt. Ces dernières semaines, le président ukrainien a de nouveau fait évoluer son apparence, en s’affublant d’une veste à col se rapprochant de celle d’un costume. Ce fut le cas au Vatican, lors des obsèques du pape François, mais aussi à la Haye, où l’Otan organisait ces 24 et 25 juin son sommet annuel.
Volodymyr Zelensky et Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, à La Haye (Pays-Bas), le 24 juin 2025. (Photo : JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO VIA AFP) À quand la cravate ?
Ces derniers mois, Volodymyr Zelensky a donc avancé de plusieurs cases sur le chemin du costume et de la cravate. Un accessoire qu’il n’est plus inimaginable de voir porté par le président ukrainien à moyen terme. « Ce sera l’achèvement de sa volonté de quitter son image de chef de guerre pour retrouver une image de chef de l’État et de chef de la diplomatie », explique Ariane Ahmadi.
La foudre a frappé Paris, mercredi 25 juin 2025 en début de soirée, derrière la Tour Eiffel. (Photo : Stéphane Geufroi / Ouest-France) ActualitéDécouvrez les coulisses de la saisissante photo d’orage prise par notre reporter
Un violent épisode orageux a touché une grande partie de la France, hier. Plusieurs impacts de foudre se sont abattus sur Paris près de la Tour Eiffel. L’un de nos photoreporters, Stéphane Geufroi, en a immortalisé plusieurs. L’un de ses clichés a été très partagé sur les réseaux sociaux. Il nous explique comment il est parvenu à saisir ce coup de tonnerre sur le vif.Il n’est pas de ces « chasseurs d’orages », qui traquent le moindre impact de foudre pour en tirer une impressionnante photo. Mais alerté par les vigilances météo, notre photoreporter Stéphane Geufroi a réussi à immortaliser un des coups de tonnerre qui s’est abattu mercredi soir, près de la Tour Eiffel. Depuis la fin de cet épisode orageux qui a touché une grande partie de la France, son cliché a fait l’objet de très nombreux partages sur les réseaux sociaux.
Conditions, techniques, décor… Notre collègue raconte à L’Édition du Soir comment il est parvenu à saisir sur le vif un phénomène climatique pourtant si difficile à anticiper.
Lire aussi : Comment se protéger de la foudre quand les orages arrivent ? On démêle le vrai du faux
Dans quelles conditions avez-vous pris cette photo d’éclair frappant Paris, derrière la Tour Eiffel ?
Lors de notre réunion matinale avec le service photo, on avait évoqué l’orage qui était annoncé pour la fin de journée, ou début de soirée. Les collègues de l’Ouest étaient mobilisés pour couvrir les potentiels dégâts et inondations, tandis que moi, j’étais à disposition pour de l’illustration.
En rentrant à la rédaction de Paris vers 20 h, je voyais l’orage arriver. Je ne savais pas trop si je devais aller dehors, au Trocadéro par exemple, ou rester dans le bâtiment. J’ai finalement posé mon appareil à l’abri, dans notre salle de réunion, qui a une vue assez dégagée sur la Tour Eiffel. Mais l’orage pouvait passer de l’autre côté, je n’avais aucune garantie. J’espérais aussi que la foudre tombe derrière Montmartre, que je vois depuis mon bureau. Mais ça n’a pas été le cas.
Après avoir vu un premier éclair frapper un peu derrière la Tour Eiffel, j’ai « déclenché ». La photo que j’ai partagée a été prise à exactement 20 h 54. Je n’ai pas pu prendre de photos horizontales car j’avais des immeubles dans le cadre, sur la gauche. C’est pour cette raison que je n’ai pris que des photos hauteur.
Comment êtes-vous parvenu à immortaliser l’impact ?
Ce n’est pas si compliqué, à condition de savoir régler son appareil. Je l’ai mis sur un trépied et ai recouru à une pause longue (technique qui consiste à exposer le capteur de l’appareil photo plus longtemps que pour une prise de vue classique, N.D.L.R.). Je l’ai programmée à six secondes et je n’arrêtais pas de déclencher, en espérant qu’un éclair finisse par passer. Au total, j’ai fait 80 photos pour seulement 4 avec un éclair dessus. Sur l’une, on voit même la foudre partir d’un nuage, qui a comme une forme de valve. C’est un phénomène toujours impressionnant à observer.
Sur cette photo prise par notre reporter, l’éclair part du nuage qui se trouve au-dessus de Paris, ce mercredi 25 juin 2025. (Photo : Stéphane Geufroi / Ouest-France) C’est la seule technique que j’ai trouvée, car on ne peut jamais anticiper l’impact, pas même au son. Pour que la photo soit nette, il faut surtout veiller à ne pas avoir un seul tremblement, en utilisant le trépied et en évitant de s’exposer à la pluie et aux bourrasques. L’idéal sur ce genre de photo reste finalement de se mettre à l’abri.
Cette photo a été très partagée sur les réseaux sociaux. Comment expliquez-vous cet engouement ?
Les photos météo, avec un beau monument dans le décor, ça marche toujours très bien sur les réseaux. Avec des ciels un peu fous, ça peut être « liké » quatre à cinq fois plus qu’un portrait ou n’importe quelle autre photo prise dans le cadre d’un reportage. Mais sur ces photos, il y a parfois des gens qui soupçonnent qu’elles soient retouchées sur Photoshop. Il y en a même qui nous disent parfois qu’elles ont été réalisées avec de l’intelligence artificielle !