Avant-hier, alors qu’il échangeait avec des étudiants de l’université d’Utah Valley dans le cadre d’une tournée des campus américains, l’influenceur trumpiste Charlie Kirk, anti-IVG, anti-LGBT, anti-immigration et pro-armes, a été assassiné par un sniper posté sur le toit d’un des bâtiments du site. À peine quelques minutes après les faits, la vidéo où l’on voit le fondateur de l’ONG Turning Point USA être mortellement touché au niveau du cou s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Bien que les motivations du tireur restent à déterminer, la droite et l’extrême-droite sont aussitôt montées au créneau, aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde, clamant en chœur que « la gauche tue » et qu’il convenait donc d’agir en conséquence.
Nous nous proposons humblement de leur rafraichir la mémoire.
En juin dernier, l’élue démocrate du Minnesota Melissa Hortman et son époux ont été tués à leur domicile par un militant anti-avortement.
Le 14 mai 2022, à Buffalo, dans l’état de New-York, un suprémaciste blanc commettait un massacre dans un supermarché. Un attentat qui a coûté la vie à dix personnes, toutes africaines-américaines.
Deux mois plus tôt, le 19 mars 2022, à la suite d’une altercation, le rubgyman argentin Federico Martin Aramburu était tué par balles à Paris par des membres de l’ultradroite – l’un des suspects faisait déjà l’objet de poursuite pour « violences volontaires aggravées » contre un autre militant nationaliste.
Le 16 juin 2016, une semaine avant le référendum sur le Brexit, la députée travailliste Jo Cox était poignardée à mort par un sympathisant néo-nazi au cri de « Britain First ».
Cruelle ironie, Charlie Kirk, qui niait la famine à Gaza et considérait que les Africains-Américains vivaient mieux du temps de la ségrégation raciale, était en train d’échanger avec un spectateur sur les violences par armes à feu. Son nom vient s’ajouter à l’innombrable liste des personnes sacrifiées sur l’autel du sacro-saint Second amendement - dont il était un fervent défenseur, estimant que le droit de porter des armes valait bien « quelques morts par an ».
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